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Comprendre la solitude, une conséquence du renouvellement des formats familiaux et de la réduction de la taille des foyers dans une société individualiste.
La solitude a été́ déclarée « grande cause nationale » de l’année 2011 en France, et pour cause, puisque selon la Fondation de France, elle concernait 11% de la population française en 2022 (Fondation de France, 2023). Si ce phénomène est inhérent aux sociétés contemporaines, il reste néanmoins lié aux spécificités culturelles de chaque pays.L’étude « Loneliness around the World » indique que les personnes vivant dans des sociétés considérées comme « individualistes », comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, rapportent un fort sentiment de solitude (Barreto et al., 2020) À l’inverse, les participants vivant dans des sociétés plus « collectivistes » comme la Chine ou le Brésil, où le groupe et la communauté sont plus mis en avant que l'individu, sont moins sujets à la solitude. En Europe, selon un rapport de la Commission Européenne, 30 millions d’adultes « se sentent souvent seuls » (Centre Commun de Recherche de la Commission européenne, 2008).
Pour mieux comprendre ce phénomène, la Direction Générale de la Cohésion Sociale, placée sous la tutelle du Ministère des Solidarités et de la Santé, a identifié en 2017 trois formes de solitude : vie seul, isolement et sentiment de solitude (DGCS, Mission Analyse Stratégique, Synthèses et Prospective, 2017)
Selon cette étude, la part de la population vivant seule a plus que doublé entre 1960 et 2010, pour atteindre 15 % de la population en 2010. Le faible nombre de relations sociales concernait 5 millions de Français en 2014. En 2016, 10 % de la population française éprouvait un sentiment de solitude.
Ces différentes formes de solitude, vivre seul, avoir peu de relations sociales ou se sentir seul, ne se superposent pas toujours; elles s’expriment différemment au sein de la population, en fonction de l’âge, du sexe, du contexte socio- professionnel, familial et conjugal. Les causes sont également multiples : on distingue des causes individuelles, comme l’allongement de la vie (jeune et vieille) ou la perte d’autonomie, et des causes sociales ou collectives, comme l’individualisation de la société ou l’augmentation du nombre de familles monoparentales.
La solitude est l'état, ponctuel ou durable, plus ou moins choisi ou subi, d'un individu qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui. En dépit du fait que la solitude est un sentiment qui concerne la sphère intime, ses conséquences sont perceptibles dans les corps, et en tant que phénomène social, elle constitue un risque à prendre en charge par le planificateur (acteurs institutionnels, gestionnaires de biens, investisseurs, etc.).
La solitude est associée à des risques accrus de problèmes de santé mentale (dépression, prédisposition au suicide, troubles schizoïdes) et physique (liés à des comportements alimentaires ou de vie qui favorisent les maladies de longue durée). Depuis les années 2010, de nombreuses publications scientifiques considèrent la solitude comme une maladie à part entière (McPherson, L. Smith-Lovin et al., 2006 ; L. Rico-Uribe, F. Caballero et al., 2018 ; J. Holt-Lunstad &T. Smith, 2015). Dès 2001, l’OMS relayait ce constat (OMS, 2001), notamment concernant le risque pour la santé mentale des personnes âgées, la solitude pouvant mener ou menant dans certains cas à des épidémies de dépression (OMS, 2013). Une réalité que l’isolement social dû à la crise du Covid-19 renforce d’autant plus (OMS, 2020 ; The Lancet, 2021). Si la relation directe de cause à effet entre solitude et mortalité n’est pas attestée, on peut cependant affirmer avec certitude que l’isolement social et le sentiment de solitude entraînent une dégradation de la qualité de vie (Freakonomics, février 2020).
Célèbre podcast de Freakonics ici :
Is There Really a "Loneliness Epidemic"? (Ep. 407) - Freakonomics
Elle est donc un problème qui concerne au premier chef l’investissement immobilier : en effet, dans la mesure où il investit dans des biens qui sont des lieux de vie et dont la valeur dépend de l’utilité qu’il procurent, l’investisseur doit se montrer attentif aux conditions d’existence de son utilisateur final.